VS Code, prise en main : comprendre l’outil avant de l’utiliser
Un outil moderne, souple, gratuit, adopté dans le monde entier : Visual Studio Code s’est imposé comme l’éditeur de code incontournable. Mais quand on l’ouvre pour la première fois, il reste… vide. Pas de magie, juste une promesse : celle d’un environnement personnalisable, fluide, et capable d’évoluer avec vous.
Cet article ne vise pas à tout expliquer — la documentation officielle le fait déjà très bien. L’objectif est plus simple : vous donner le cadre de pensée, les réflexes de base, et les clés pour explorer VS Code intelligemment, sans perdre de temps, sans se disperser. Une prise en main, pas un mode d’emploi.
Un écosystème d’apprentissage bien structuré
Avant même d’ouvrir un fichier, il vaut la peine de découvrir la documentation officielle de VS Code. Elle est claire, progressive, bien maintenue, et conçue pour accompagner tous les niveaux. On y avance étape par étape, avec des explications adaptées au contexte dans lequel on utilise l’éditeur.
Voici ce que vous y trouverez notamment :
- Un guide d’installation pour Windows, macOS et Linux, sans pièges ni prérequis techniques. Quelques clics suffisent pour commencer.
- Une découverte guidée de l’interface avec des exemples concrets, captures d’écran à l’appui, pour se repérer sans avoir à tout deviner.
- Des pages dédiées à chaque langage (HTML, JavaScript, PHP, Python…) pour activer les bons outils au bon moment.
- Et bien plus encore, depuis l’organisation des projets jusqu’à l’usage de Git, du terminal intégré ou des outils de débogage, en passant par les espaces de travail, les paramètres locaux ou les automatismes de développement.
En complément, la fiche des raccourcis clavier pour Windows rassemble en deux pages les commandes essentielles à connaître. Un bon moyen de prendre rapidement les bons réflexes.
La palette de commande, ou comment tout piloter au clavier
C’est souvent la fonction que l’on découvre trop tard… et qui pourtant change tout. Dans VS Code, la palette de commande permet d’exécuter pratiquement n’importe quelle action, sans jamais quitter le clavier. Il suffit d’appuyer sur Ctrl + Shift + P
et de commencer à taper ce que l’on cherche : « changer de thème », « formater le document », « ouvrir un terminal », « installer une extension », etc.

Le grand avantage de ce système, c’est sa cohérence. Chaque fonctionnalité — même celles ajoutées par des extensions — s’intègre dans cette logique. Pas besoin de retenir où se trouvent les menus, ni de cliquer dans tous les sens : on appelle la commande par son nom, et VS Code la retrouve.
C’est aussi un bon moyen de découvrir ce que l’éditeur propose. En tapant juste quelques lettres (« git », « color », « toggle », « php »…), vous verrez apparaître une série d’actions possibles, parfois insoupçonnées. Une manière efficace d’apprendre par l’usage, sans passer par des tutoriels.
Mais ce système a aussi ses limites. Il suppose de savoir nommer ce que l’on cherche. Quand on débute, il est parfois difficile de formuler une action qu’on ne sait pas encore qu’on peut faire. C’est là que les habitudes prennent le relais : plus vous utilisez la palette, plus vous la comprenez.
Dernier avantage : chaque commande affichée indique souvent son raccourci clavier associé, ce qui permet peu à peu de se passer même de la palette. C’est un outil de transition, souple, formateur, et toujours disponible.
Explorer le Marketplace : enrichir son éditeur sans l’alourdir
VS Code est conçu pour ne faire que l’essentiel au départ. Tout le reste, c’est à vous de l’ajouter. Ce principe s’appuie sur un système d’extensions que l’on peut parcourir, installer, désactiver ou supprimer depuis un espace dédié : le Marketplace.
Accessible depuis le menu latéral ou la commande Extensions: Show Extensions
, ce catalogue regroupe des milliers d’outils pour améliorer ou adapter votre environnement. On y trouve de tout : prévisualisation HTML, support SCSS, synchronisation FTP, snippets personnalisés, thèmes visuels, modules de test, intégration de frameworks…
Chaque extension est accompagnée :
- d’une fiche descriptive, souvent bien rédigée,
- d’une documentation intégrée ou d’un lien vers un guide externe,
- de notes, commentaires et nombre d’installations visibles,
- de réglages personnalisables dans les préférences globales ou projet par projet.

VS Code permet d’installer ces extensions sans redémarrage, et de les activer automatiquement selon le type de fichier ouvert. On peut aussi désactiver certaines extensions pour un projet donné, ou les recommander via un simple fichier extensions.json
.
Il est donc possible — et conseillé — de composer son environnement selon le projet. L’éditeur s’adapte, et ne devient jamais un outil rigide ou surchargé.
Savoir si une extension est pertinente ne repose pas uniquement sur sa note. Il faut aussi tester, lire les retours d’usage, voir si les mises à jour sont régulières, et surtout vérifier si l’extension est bien maintenue. Dans le doute, un clic suffit pour la désinstaller.
Nous proposerons bientôt un article dédié à une sélection d’extensions utiles pour les premiers projets : langage, terminal, synchronisation, nettoyage, colorisation… Ce sera l’occasion d’aborder aussi les fichiers qu’elles génèrent (sftp.json
, configurations spécifiques, intégration Git…).
Fichiers cachés et configuration par projet
Dès que vous commencez à ajuster votre environnement dans VS Code, un dossier .vscode
peut apparaître à la racine de vos projets. Il est discret, mais essentiel : c’est là que l’éditeur stocke vos réglages spécifiques, vos préférences locales, voire quelques automatismes.
Ce dossier peut contenir différents fichiers selon les besoins :
settings.json
pour les préférences du projet (indentation, thème, formatage automatique, etc.)extensions.json
pour recommander ou désactiver des extensions localement- d’autres fichiers générés par certaines fonctionnalités avancées (tâches, débogueur…) ou par des extensions
L’un des grands atouts de VS Code, c’est que ces fichiers sont actifs immédiatement : pas besoin de relancer quoi que ce soit. Vous modifiez un paramètre, l’éditeur l’applique.
Ce fonctionnement repose sur une distinction importante : VS Code possède deux niveaux de réglages. Si vous modifiez une préférence depuis l’interface globale de l’éditeur, elle sera enregistrée dans un fichier settings.json
général, propre à votre session utilisateur, et appliquée à tous les projets.
Ils sont stockés dans un fichier settings.json global, situé dans le dossier utilisateur de VS Code :
# Sous Windows :
# Le fichier est stocké dans le répertoire d’application de l’utilisateur
%APPDATA%\Code\User\settings.json
# Sous macOS :
# Le fichier se trouve dans la bibliothèque de l’utilisateur
~/Library/Application\ Support/Code/User/settings.json
# Sous Linux :
# Le fichier est placé dans le dossier de configuration local
~/.config/Code/User/settings.json
C’est ce fichier qui est modifié quand vous changez un réglage via Fichier > Préférences > Paramètres (hors projet).
Mais si vous travaillez dans un projet précis, et que vous modifiez un réglage localement (ou que vous créez un fichier .vscode/settings.json
), ce fichier prendra le dessus pour ce projet uniquement. C’est la raison pour laquelle deux projets ouverts dans VS Code peuvent avoir des comportements différents, même sur une même machine.
Mieux encore, chaque projet peut avoir ses propres réglages. Vous pouvez ainsi travailler sur un site en HTML avec 2 espaces, un autre en PHP avec un thème sombre, un autre encore avec des extensions spécifiques activées. L’éditeur suit, sans conflit.
Pour aller plus loin, vous pouvez enregistrer un espace de travail complet (Fichier > Enregistrer l’espace de travail sous...
). Cela permet de regrouper plusieurs dossiers, de mémoriser leur état, et d’y associer des réglages communs. Pratique quand on passe souvent d’un environnement à un autre, ou qu’on partage un même poste avec d’autres utilisateurs.
Certains fichiers, comme sftp.json
, sont générés par des extensions. Ils seront abordés plus en détail dans l’article consacré aux extensions.
Ce fonctionnement par projet permet aussi d’exporter ou versionner ses réglages : le dossier .vscode
peut être placé sous Git, transféré, ou adapté selon les machines. C’est un éditeur qui respecte vos choix, au lieu d’imposer les siens.
Terminal, Git et interactivité : un éditeur qui pense à tout
VS Code n’est pas un simple bloc-notes maquillé. Il intègre, dès l’installation, des outils puissants qui dialoguent entre eux. L’un des plus visibles, c’est le terminal intégré, accessible par un simple Ctrl + Shift + ù. Il vous permet d’installer un paquet npm, de lancer un serveur PHP local, de suivre vos commits Git ou d’exécuter un script Bash — sans quitter l’éditeur.
Autre point fort : l’intégration native de Git. Si votre projet est versionné, VS Code le détecte immédiatement. Il vous montre les fichiers modifiés, les différences ligne par ligne, l’état de la branche, et permet de faire vos commits, pulls ou merges sans passer par la ligne de commande. Rien n’est imposé, mais tout est déjà prêt.
Et puis, il y a ce petit quelque chose qui rend VS Code aussi agréable à utiliser : son interactivité intelligente. Un clic sur une erreur ouvre la ligne correspondante. Un clic sur une fonction vous envoie vers sa définition. Un clic sur une option ouvre son réglage. L’éditeur n’est pas juste fonctionnel : il est réactif, souple, et toujours à l’écoute de ce que vous êtes en train de faire.
C’est ce qui fait la différence. Pas seulement les outils, mais la manière dont ils s’intègrent à votre manière de coder, en limitant les interruptions, les allers-retours, et les reconfigurations inutiles.
Conclusion
Visual Studio Code ne cherche pas à tout faire pour vous. Il vous tend un environnement clair, modulable, capable de grandir avec vos besoins. Ce n’est ni un labyrinthe, ni une usine à gaz. C’est un établi de développement : simple au départ, redoutablement efficace une fois organisé.
Comprendre le principe d’extensions, savoir où trouver les bonnes ressources, expérimenter les réglages locaux, explorer la palette de commande… tout cela ne demande pas une formation complète. Juste un peu de curiosité, quelques essais, et le bon réflexe : adapter l’outil à ce que vous faites, et non l’inverse.
Dans les articles suivants, nous prendrons le temps d’explorer certaines extensions utiles, quelques astuces de configuration, et des scénarios concrets adaptés aux premiers projets.
Mais pour aujourd’hui, vous avez déjà l’essentiel : un point de départ solide, et l’autonomie pour avancer.